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Introduction au sevrage ventilatoire

Publié le 14/09/2024

Environ 5 minutes de lecture

Aujourd'hui nous parlerons du principe de sevrage ventilatoire des patients sous ventilation mécanique en tentant d'expliquer son intérêt ainsi que son déroulement. 


Avant tout, permettez-moi de clarifier la différence entre la ventilation et la respiration. Ce sont deux processus distincts : la ventilation est le mouvement de l’air qui entre et sort des poumons, tandis que la respiration correspond à l’échange d’oxygène et de dioxyde de carbone au niveau cellulaire. Maintenant que cette distinction est faite, intéressons-nous au fonctionnement de la ventilation naturelle, ou pour être plus scientifique, au mécanisme physiologique.


Tout cela se passe inconsciemment, mais comment se fait-il que nous soyons capables de faire entrer et sortir l’air de nos poumons ? Et bien, ce sont principalement nos muscles inspiratoires, comme le diaphragme, qui se contractent. Vous en avez sans doute déjà entendu parler, il fonctionne comme un piston, augmentant le volume dans la cage thoracique pour permettre à l’air de remplir les poumons. C’est simple, n’est-ce pas ? Pourtant, peut-être n’avez-vous jamais réfléchi à ce processus, mais sans ces muscles, nous ne serions pas capables de « ventiler » et donc de vivre.


Pourquoi expliquer toutes ces notions ? Eh bien, imaginez une personne qui, suite à une maladie ou un accident, ne peut plus faire fonctionner ces muscles. Comment fait-on pour la maintenir en vie ? Grâce à une machine, un respirateur ! Dans le milieu, on lui donne plusieurs noms : un ventilateur, une ventilation artificielle/mécanique ou encore une bécane…

Ce ventilateur fait tout le travail à la place des muscles, permettant ainsi au patient de respirer. Magique, non ?


Pas vraiment car cette machine ne fonctionne pas tout à fait comme la ventilation physiologique et peut avoir des effets délétères sur le corps si elle est utilisée trop longtemps. Laissez-moi vous expliquer pourquoi.


S’il n’est plus stimulé, le diaphragme va commencer à s’atrophier, comme un muscle que l’on ne sollicite plus. Imaginez un bodybuilder qui arrêterait subitement de s’entraîner pendant des mois : il perdrait de la masse musculaire et ne serait plus capable de soulever des charges aussi lourdes, n’est-ce pas ? Le diaphragme fait de même : après 18 à 69 heures de ventilation mécanique, il peut perdre jusqu’à 50 % de ses fibres musculaires. Résultat, le patient n’est plus capable de ventiller sans l’aide de la machine.


Alors, est-il condamné à rester dépendant de ce ventilateur pour toujours ? Heureusement, non. Tout comme un sportif qui revient à son activité après une longue pause, la reprise doit se faire progressivement.


C’est ici qu’intervient le sevrage ventilatoire. Le but est d’entraîner progressivement le patient à respirer seul, en diminuant petit à petit l’assistance de la machine. On commence par de courtes périodes où le patient respire seul (quelques secondes à quelques minutes) et petit à petit, on augmente ces périodes pour lui permettre de retrouver une respiration autonome. C’est comme rééduquer un muscle après une immobilisation.


J’imagine que vous avez encore des questions comme :

• Comment fonctionne cette ventilation artificielle ?

• Existe-t-il des moyens d’optimiser ce processus ?

• Comment se passe le sevrage exactement ?

• Le sevrage est-il toujours aussi simple ?


Si ce sujet vous intéresse, je vous parlerai de ces techniques dans de futurs articles. En attendant, merci de m’avoir lu, et j’espère que ce texte vous aura aidé à mieux comprendre le mystère de la ventilation et de son sevrage.